Au début, il n'y avait rien d'autre que Dieu. Qui s'ennuyait ferme. Il serait bien allé faire un tour quelque part mais 1)comme il faisait noir, il n'y voyait rien et 2)comme il n'y avait nulle part où aller, ça risquait d'être long, autant y aller en voiture. Alors Dieu inventa le rhume, Et le rhume fut. Il l'attrapa. Et éternua. Fiat lux ! Et la lumière des phares fut.

Dieu éteignit -pour pouvoir démarrer le lendemain. Et la nuit fut. Au matin -quand il ralluma les phares, donc- c'était toujours vide. Dieu inventa deux deux ou trois petites choses comme les interactions fortes et faibles. Puis quoi d'autre ? Ah oui, les quarks. Et la physique fut. Il laissa mijoter le tout quelques milliards d'années -qui ne durèrent pour lui qu'une nuit (et la relativité fut).

Au matin, l'univers commençait à ressembler à quelque chose. Bon il y avait essentiellement du vide, à quelques concentrations corpusculaires près. Tiens par exemple, à 4.3 années-lumières de Proxima du Centaure, le système solaire était prometteur. Il s'y rendit dans sa fiat 500. Il descendit sur Mercure, pas grand chose à voir. Vénus aurait pu être accueillante si elle avait abrité deux fois plus d'eau (c'est depuis qu'on parle de la vénus demi l'eau). Sur Terre par contre, la division des eaux, du ciel et de la terre était franche. Dieu se serait volontiers attardé sur cette trinité mais il se faisait tard, il était temps de s'occuper de son rhume (et rappelez vous qu'en ce temps, il n'y avait aucune plante donc ni infusion ni grog). Il éternua et laissa derrière lui quelques virus (et la biologie fut !), puis il se dit : encore Mars et ça repart.

Le quatrième jour, son rhume empira, sortir eût été déraisonnable. Il rangea donc un peu sa maison, mais il s'y trouvait à l'étroit. D'une pichenette il lança l'expansion de l'univers. Puis il se recoucha.

Le lendemain, Dieu se réveilla en sursaut. Toute la nuit il avait rêvé de magrets de canard. Il retourna sur Terre. L'ARN viral avait sacrément changé. Pour survivre, il avait réussi à se copier et même à corriger les erreurs de transcription. Il ne s'était pas cependant contenter d'exploiter toutes les ficelles de la biologie moléculaire, il avait proliféré et contrôlait tout le règne végétal (et les plantes furent !). Ca tombait bien, se dit Dieu, les endives iraient très bien avec le magret de canard. Restait donc à inventer le canard. Pour d'obsures raisons, il commença par les dinosaures. Pourquoi les dinosaures ? J'en saurien. Toujours est-il qu'au bout d'un moment, il avait tout un tas de bestioles à disposition. Un journée bien productive. C'est après que ça allait se gâter.

Le sixième jour, Dieu qui n'arrvivait pas à attraper les canards -ça vole ces bestioles !- inventa le chasseur et l'appeau à canard. Enfin, il créa l'homme (Adam). Mais à son image. il était donc logique que l'homme aime le canard et veuille chasser [1]. L'appeau, c'était juste un moyen d'accélérer le processus. Problème : la créature n'égalant pas l'original, Adam n'avait pas une gestion durable de son environnement, Dieu avait oublié de doter Adam de sagesse[2]. Il lui adjoint donc une demoiselle (Eve) avec un rôle modérateur. Le soir, Adam, Dieu et Eve mangèrent leur magret aux endives. Un repas divin, on s'en serait douté. Tout aurait pu être parfait si Eve n'avait pas préparé une compote de pommes -Dieu n'aimait pas trop les pommes. Et là, ça a dégénéré. On connait la suite, c'était très bien décrit dans l'introduction de Déclaration d'impro la saison passée[3]...

Le septième jour Dieu s'est reposé. On ne dit jamais ce qu'il a fait après. C'est en fait parce que le septième jour n'est pas terminé... Voilà voilà, il ne me reste qu'à espérer que cette explication vous aura éclairé.

Notes

[1] Notons que ça explique aussi pourquoi l'homme aime les voitures.

[2] Tous les jeux de mots sont drôles. Et ceux qui sont moins drôles, il faut les souligner, ça les rend plus drôles. J'en suis persuadé depuis ma soirée d'hier, dont la description sera le sujet du prochain billet.

[3] Tiens d'ailleurs cette saison ci touche à sa fin. Hélàs.