Gratitude est un des premiers CD de jazz que j'ai acheté (c'était en 2001). La critique dans télérama m'avait plue, elle y disait que Chris Potter était peut-être le saxophoniste le plus doué de sa génération et que cet album était un tour d'horizon des styles des grands. Potter y dédiait chaque chaque composition à un de ses illustres prédécesseurs (John Coltrane, Sonny Rollins, Charlie Parker...) et l'interprétait à la manière de.

Ce jour là, je suis ressorti de la fnac jaude avec Gratitude et deux Valérian : Métro Chatelet direction Cassiopée et Brooklyn Station terminus cosmos. Une fois chez moi, j'ai mis le CD et lu les deux bandes dessinées. Depuis je ne peux m'empêcher de penser à Laureline et aux didascalies magiques de Christin -plus tard, mais pas tellement plus loin ou pendant un autre temps, au même endroit...- quand j'écoute Chris Potter. Dans ces BD comme dans cet album règne un certain foisonnement, un dépaysement[1].

Chris Potter joue du saxo soprano, alto, ténor, de la clarinette et du hautbois[2]. Gratitude est enthousiasmant : la plupart des morceaux sont joyeux et envolés -oserai-je écrire printaniers ? Le quartet (saxo , piano, contrebasse et batterie) est fougueux et on sent que les musiciens ont dû s'amuser dans cet univers très free. Tempos rapides, mélodies entraînantes et toujours le sax ténor comme point de repère qui charme l'auditeur -sauf sur un titre très dépouillé, un quasi solo de clarinette, bien plus mélancolique de le reste de l'album. Bref, c'est très bon.

Projet-rêve : si un jour j'ai du temps, je me mettrai au saxophone et je réaliserai un film -ou deux courts métrages-sur Métro Chatelet... et Brooklyn Station...

Notes

[1] Je ressens une vibration (Yvan)

[2] Non, Fabien, pas en même temps