Dit comme ça, ça fait envie, non. Non ?

Et si on ajoute qu'Alfonso Cuaron est aux manettes ? Mais si, souvenez-vous, il a fait un des segments de Paris, je t'aime. C'était un court métrage en plan séquence avec Nick Nolte et Ludivine Sagnier. Alfonso a aussi réalisé Harry Potter and the prisoner of Azkaban. Ah là tout de suite ça donne envie, non ? Non ? Toujours pas ?

Pourquoi ces préjugés ? C'était vraiment très bien Harry Potter 3. De très loin le meilleur de la série. Rythmé, drôle, fluide. Et souvenez-vous de la scène mémorable de retour dans le passé... Alfonso avait aussi fait Y Tu Mama Tambien, les critiques en ont dit du bien (pas vu). Et dans Children of Men, il y a Clive Owen. On le voit partout en ce moment, il doit bien y avoir une raison... Et Julianne Moore. Elle était pas bien dans Evolution ?

Enfin bref, il faut savoir dépasser ses préjugés et aller voir ce film.

Children of Men s'ouvre sur la mort du plus jeune humain. Il avait 18 ans. Alfonso filme un futur crade, pollué, poussiéreux. A peine plus technologique qu'aujourd'hui. Un futur où les hommes parquent les étrangers dans des camps. Un futur où la violence est partout. Un futur sans espoir. Un futur assez crédible, pas si éloigné de ce qui pourrait nous arriver. En fait, c'est plus un film d'anticipation qu'un film d'action...

Alfonso filme caméra à l'épaule (implication du spectateur) et orchestre merveilleusement les plans-séquences. Il y a celui dans la voiture poursuivie par la moto (et c'est pas facile de placer une caméra et cinq passagers dans une voiture). Il y a cet autre plan dans le camp de réfugiés. On passe de la rue à un bus, puis un immeuble, en courant, en rampant, en sautant. Il y a des tanks, des voitures. Ca explose, ça tire dans tous les sens. Une scène à couper le souffle. Ce n'est pas qu'un film d'anticipation, c'est aussi un film d'action.

Clive Owen joue un anti-héros. Un ancien militant politique, alcoolique, largué par sa femme qui se trouve embarqué dans une course poursuite désepérée avec une femme enceinte. Il est bien Clive Owen. Sobre. Humour anglais. Julianne Moore, on la voit assez peu. Michael Caine est très bon en joyeux beatnik dérangé...

Mise en scène rythmée, fluide. Scénario qui accroche, avec une bonne dose de rebondissements. Acteurs crédibles. Univers dérangeant. Bref, au final, Children of Men, c'est vachement bien.