Un court métrage, c'est un instant dans la vie des personnages. Ils vivaient avant le début de l'histoire et continueront après le générique. Contrairement aux films où le rêve cesse souvent à la fin, un court laisse le spectateur dans un monde imaginaire, le rêve ne s'arrête pas...

Un court métrage, ça n'est pas facile: il faut être très bon très vite. Une série de court métrage, c'est encore plus difficile. Les styles sont différents, les histoires sont différentes. Et, il faut trouver une unité.

La dernière fois, c'était Coffee and cigarettes. Un seul réalisateur : Jim Jarmusch. En moyenne bon, mais inégal. Donc contenant à la fois du très bon (Yo Bill Murray yo) et du pas top. Paris je t'aime, c'est un peu différent : dix-huit courts dans autant de lieux et, à chaque fois, un réalisateur différent. Dix-huit rencontres amoureuses[1]. En moyenne excellents. Presque tous très bons...

Les réalisateurs font des merveilles et tous les acteurs sont épatants -les grands noms comme les autres : Gena Rowlands, Ben Gazzara, Seydou Boro, Bob Hoskins, Juliette Binoche, Steve Buscemi, Natalie Portman... C'est important ça les acteurs. Comme on n'a pas le temps de planter le décor, ils ont intérêt à être diablement forts pour plaire. Et ils m'ont complètement séduit. J'ai ri et j'ai pleuré (la dernière fois, c'était Big fish ou peut-être Garden state). Ce film donne envie d'être amoureux. En sortant, on se sent -comme la touriste américaine dans le 14ème- vivant...

C'est vraiment beau Paris, surtout la nuit. Conseil d'ami, allez voir ce film.

Notes

[1] Deux vieux américains qui se séparent, une actrice amoureuse d'un aveugle, un coup de foudre dans une imprimerie, un type qui drague une secouriste, deux acteurs amoureux, un coup de foudre avec un vampire, un coup de blues d'une touriste, un coup de poing sur un autre touriste, une mère éplorée, une réconciliation dans un cimetière, un couple de mimes, un père américain, une baby sitter espagole, une maladie grave, une chute sur graviers, un malaise vagal, une actrice et son dealer, une coiffeuse ninja.