Ticket empoché, Poly est à l'approche. La foule et moi, on grimpe. Gare du Nord, la foule descend, une autre monte. Et c'est comme ça jusqu'à cité universitaire.

Poly boude les gares jusqu'à Bourg-la-Reine puis décide de jouer les omnibus. Après Antony, le train est presque vide.

A Lozère, je descends. Pour traverser les voies, on a le choix entre un tunnel et un pont. Ensuite, tout est affaire de souffle : ça monte. Le chemin est familier. Au début, c'est juste une pente bétonnée mais très vite ce sont des marches dans la forêt. Ca fait un bon moment que je n'étais pas passé par là, ils ont dû en profiter pour ajouter des marches.

Il fait beau. Avantage : c'est sec. Inconvénient : c'est chaud. Ceux que l'on croise galopent et se marrent ou condescendent en regardant ceux qui s'épuisent. Ils oublient que demain matin, ce sera leur tour de remonter.

Là-haut, ça n'a pas beaucoup changé : des arbres masquent les nouveaux bâtiments. Au loin, un violon, un chanteur, deux guitares et des djembés. Le campus n'est pas désert. Ici, le couloir de la mort a été remplacé par un bête couloir qui donne sur de nouveaux amphis, il sent le neuf.

Le grand hall est toujours le même. Subil mélange de légerté architecturale et décoration enjouée. Il y a un cours de salsa sur la mezzanine. En Gay-Lussac, des gens du groupe X-environnement causent. Au milieu des polos de binets, j'ai l'impression d'avoir vieilli.

Un peu plus tard, le salon d'honneur accueille un cocktail dinatoire discusif entre étudiants intéressés par l'environnement et quelques anciens qui baignent dedans. Dehors, le lac s'endort paisiblement.

Un peu avant dix heures, Krol me reconduit à Paris.