Shrek le troisième, sans intérêt

L'ogre, l'âne et le chat partent à la recherche d'un nouveau roi tandis que le prince Charmant ne l'est pas[1].

C'est la pire chose qui pouvait arriver à cette série : tomber dans le médiocre. Le premier volet était original, irrévérencieux bourré de références amusantes ; la suite compensait -un peu- la perte d'"effet nouveauté" par de nouveaux personnages délirants et quelques parodies bien tournées ; hélas, le trois n'offre rien de neuf.

Deux ou trois gags bien trouvés mais l'impression de déjà-vu est partout.

Premonition, moyen

Sandra Bullock a une série de visions sur la mort de son mari et fait tout ce qu'elle peut pour changer le cours des choses.

Un peu de Déjà-Vu à la sauce Memento, en mieux que Déjà-Vu mais moins bien que Memento, question d'ambiance. La trame alterne présent et futur, au risque de perdre les spectacteurs -d'autant que des pans entiers d'intrigue sont oubliés en cours de route, qui ne servent qu'à ajouter -artificiellement- une dimension angoissante au film.

Notons que la logique est sauve -à force de tout faire pour sauver son mari, Sandra précipite sa mort- ou presque

La Faille, peu enthousiasmant

Anthony Hopkins tue sa femme et avoue mais lors du procès, il démonte l'accusation, profitant des faiblesses d'un procureur plus intéressé par sa carrière que par l'affaire.

Anthony Hopkins sait jouer deux personnages : celui de Vestiges d'un jour et celui du silence des agneaux. On s'en doute ici, nous avons affaire à une sorte d'Hannibal. Qui plutôt que des cours d'anatomie aurait pris des cours de droit. L'intrigue est intriguante et rebondissante comme il se doit, mais le narration est alourdie par des personnages secondaires inutiles.

Rassurons-nous, la morale est sauve à la fin : l'ambitieux fait sa rédemption et le méchant perd.

Le secret de Terabithia, beaucoup de questions

Deux enfants créent un monde en le rêvant.

Après la bande-annonce, j'imaginais un film héroico-fantaisiste pour enfants, une sorte de Narnia. Pas du tout ![2] L'aspect fantaisie est très très limité, ce :le monde de Terabithia est très commun. Un critique positif verrait des effets spéciaux discrets, au service de l'histoire ; mon opinion est qu'ils sont vraiment trop légers. En fait, c'est un film sur la difficulté d'être un jeune rêveur dans une famille terre à terre[3]. Par moments, c'est un film d'amour de jeunesse. Parfois c'est un film sur la dureté des relations entre enfants -qui reroduisent les luttes sociales de leurs parents. Dans les dix dernières minutes, cela devient un film sur le deuil.

Bref, le réalisateur ne devait pas avoir les idées très claires. Et cela se voit.

Au final quatre films moyen, mais huit heures de passées...

Notes

[1] Ni charmant, ni roi.

[2] Ceci dit, je n'ai pas vu Narnia ; pour peu que je me trompe aussi, Terabithia et Narnia se ressemblent peut-être vraiment.

[3] Sur le créneau créativité, Pixar fait mille fois mieux.