Harry Potter and the Deathly Hallows
Par Bertrand Ytournel le jeudi, 26 juillet 2007, 21:07 - critique - Lien permanent
Il aura suffi d'un Paris-Washington et d'une quasi nuit blanche, ça y est, la saga d'Harry Potter est derrière moi...
(Note : lisez en toute sécurité, ce qui suit ne révèle rien sur l'intrigue)
Tout a commencé en janvier 2002, sur le Charles-de-Gaulle, lorsque le maitre principal le Garsmeur m'a donné un paquet en provenance de Clermont-Ferrand qui avait transité par Djibouti pour atterir aponter au beau milieu de l'Océan Indien.
Cadeau de Noël de l'ami Pierre, inattendu, d'autant plus qu'en retard (mais qu'importait), le paquet contenait un petit mot, un carton-à-mettre-en-dessous-des-verres-à-Beamish, une sorte d'extraterrestre en matière gluante et collante, un snickers -qui avait modérément apprécié le voyage- et Harry Potter à l'école des sorciers, un livre pour gosses ! C'était déjà un phénomène avant mon apareillage mais j'avais superbement ignoré le bruit. Vous pensez, un livre pour gosses !
Cependant, sur un bateau, isolement et éloignement obligent, la tolérance augmente. Tolkien fini, j'attaquai donc Rowling. Et en un quart à peine[1], le livre fut avalé. Puis, à peine fini, j'empruntai Harry Potter and the Philosopher's Stone, le même en anglais, dévoré à la même vitesse.
Depuis, j'accompagne le petit sorcier dans chacune de ses aventures. Les déjà publiées furent croquées dès mon retour en métropole et j'achetais les nouveaux opus au fur et à mesure de leur publication. Fan ? Oui. A quel point ? Au point d'acheter chaque nouveau tome dans le mois suivant sa sortie. Mais pas fan au point d'encenser la série envers et contre tout.
Ainsi, je n'ai pas aimé Harry Potter and the Half-Blood Prince. Cinq cent cinquante pages inintéressantes (histoire de coeur de gamins et paranoïa agressive du héros envers un Malfoy qui -pour une fois- n'y est pour rien) suivies de cinquante pages précipitées. Un bouquin dont j'ai même oublié une partie de l'histoire.
Bref, j'attendais Harry Potter and the Deathly Hallows, mais sans plus. Concours de circonstance, je prenais l'avion dimanche à l'aéroport Charles de Gaulle. Parfaite occasion de boucler la boucle élégamment.
Ainsi donc, dimanche matin, j'ai foncé dans la première librairie ouverte.
...
Rien à voir avec le précédent : ce tome-ci vibre, émeut, attriste, amuse, tend, soulage, enrage... L'intrigue est bien ficelée, une fois encore les pièces du puzzle sont disséminées ça et là et l'explication vient à la fin[2]. Les personnages (et pas seulement Harry) gagnent en profondeur : non seulement leur caractère se dévoile mais leur passé se précise[3]... Ce tome-là évacue une de mes plus grandes frustrations d'HP6[4] et finit joliment la série.
Un signe qui ne trompe pas, je n'ai fermé le bouquin qu'à deux reprises : tout d'abord à l'aterrissage, après six heures de lecture, puis le lendemain lorsque je l'ai fini, à quatre heures du matin.
Deux (petits) regrets tout de même.
1) la vue trop centrée sur Harry. Il se passe tant de choses dans ce tome loin d'Harry et elles ne sont qu'esquissées. Dommage, ç'aurait permis d'éviter les passages mous vers le milieu[5].
2) la forme de l'épilogue. Dix-neuf ans ont passé et seules quatre petites pages nous expliquent ce qu'ils sont devenus, il y avait tant de matière sur l'évolution de nos héros et du monde des magiciens.
Si vous avez aimé les précédents HP, vous passerez un très bon moment avec HPatDH. Ensuite seulement, vous regretterez que la fin soit déjà là... Avec le temps, Harry et ses romans ont mûri. L'exploration du monde des magiciens a peu à peu été remplacée par des scènes plus profondes où les personnages s'interrogent sur leur vie, voire plus sombres où certains meurent, ou d'autres révèlent leurs doutes, leurs peurs, leur cruauté. Le merveilleux reste mais le monde d'Harry est loin d'être rose. HP7 est-il encore un livre pour enfants ?
Fin de série, mélancolie.
Allez, pour rester dans l'ambiance, je file au cinéma !
Notes
[1] C'était un rythme un peu particulier : 8h de travail, 4h de repos, 4h de travail, 8h de repos.
[2] Ce n'est pas un whodunnit, c'est un howtodoit.
[3] Gare aux surprises ! (Grrr, c'est dur de ne rien révéler)
[4] Inflexible, pas de spoiler.
[5] Car une fois encore, JKR a voulu que son bouquin couvre une année scolaire entière, il faut donc un peu meubler.
Commentaires
Réponse aux deux derniers posts.
J'ai fini le 7 hier, j'avais deux attentes: une est très déçue -grrrrr- dès le milieu du livre, près du lac gelé "[blablabla], I thought you knew."; la seconde presque comblée à la toute fin, XXX (désolé, quelques mots supprimés, cause spoiler, je les remettrai en ligne bientôt)
Pourquoi écris-tu que Lucius Malfoy n'y est pour rien? Harry n'est pas paranoiaque mais avait raison dès la sortie à Hogesmead (?!).
Le 6 donne une épaisseur à la conclusion du 7, bien que juste une transition avant le 7 et après l'excellent Ordre du Phoenix, long mais formidable.
Je ne pense pas qu'elle ait voulu meubler, c'est facile de gagner 1 mois par-ci par-là. Et pas non plus que le livre soit trop centré sur Harry !
XXX (idem, spoiler)
L'épilogue est trop court, mais son XXX (idem, spoiler) pourrait bien être le sujet d'une prochaine saga.
Oui c'est encore pour enfants, mais pour enfants qui ont 8 ans de plus que lors de la sortie du premier tome...
Concernant le film donc, difficile de faire un film fidèle au livre, il aurait fallu 4h. L'ambiance sombre est là, mais Ombrage fait plus rire que vraiment peur, d'où l'ambiance plus punition collective que fasciste. Et Harry ne va vraiment qu'une fois en punition avec Ombrage alors que dans le bouquin ça dure 300 pages sur 1000 en poche). Même chose pour son retour en grâce qui dure bien plus longtemps dans le livre, quid des insultes, de l'aide de Luna, et du journal de son père?
Le nom de Dumbeldore's Army est en fait mentionné très tôt (leur contrat signé dans le bar), alors que le nom est qu'une conséquence des craintes du Ministère.Concernant les intriques secondaires, dac, mais on s'en moque un peu de Lupin et Tonks, non? Et Ron, franchement, il est juste là pour faire rire, non? Enfin bref, je vais m'agacer et je vais spoiler ;-)
Bien que réussi, un film pas assez fouillé, malheureusement. L'adaptation du 6 sera bcp plus facile je pense etlà les personnages pourront être creusés.
Bon ben c'est la fin :-(, je vais ptet lire les 4 premiers alors. Au moins le 4, pour l'instant mon préféré des 5 films.
Pardon, pas la sortie à Hogsmeade mais sur le chemin de traverse
Désolé Pierre, j'ai eu une discussion assez virulente au sujet des spoilers avec des amis hier soir. Sinon, tu as certainement raison, il faut que je relise le 6 (en fait, j'ai prévu de relire toute la série bientôt).
Waa l'aut c'est pas des spoilers... à ce rythme là "Enfin bref, je vais m'agacer et je vais spoiler ;-)" est aussi un presque spoiler
J'ai terminé la saga HP hier. J'en profite pour ecrire pour la première fois sur ce blog (Etant plus jeune que vous je ne suis pas de la génération bloggeurs ;-) ). Sans vouloir dévoilé quoi que ce soit, je suis un peu déçu par la fin. Je pense que le livre aurait mérité de s'arrêter plus tôt. C'est un pu trop Spielbergien pour moi... D'ailleurs je pense que ce livre a été écrit en pensant au futur film.
Sinon, je suis quand même satisfait. Dans l'ensemble, je trouve qu'il est très bien, très émouvant, surement l'un des meilleurs de la saga.
Voilà, ça n'apporte pas grand chose ce ue je dis, c'était juste pour écrire sur un blog.
Bises à tous,
Greg(ory)