Dans un thriller américain, il y a des rebondissements, de l'action, du suspens, de la tension... Il y a tout cela dans Ne le dis à personne -et même si on devine Guillaume fan de l'école outre atlantique, il y a quelque chose en plus dans son film.

Le scénario -une adaptation de Tell No One d'Harlan Coben- est bien ficelé : une bonne dose de rebondissements, des flashbacks explicatifs, des secrets cachés qui ressurgissent. Bref, le terreau est bon. (En dire plus sur l'histoire serait un crime...)

Chapitre action, on n'atteint pas le pan pan boum pan baoum des films américains -pas d'explosion, pas de fusillade. Néanmoins, quelques coups de feu et une course poursuite d'enfer -en courant, ça change des voitures- dans les rues de Paris et sur le périph'. A la surenchère musclée, Ne le dis à personne, préfère jouer la carte de la tension. C'est un thriller cocotte-minute qui prend son temps : de longs silences, des plans serrés sur les comédiens et des scènes très fortes de face à face[1].

Guillaume avait raison, les acteurs portent le film, on les sent impliqués. Cluzet est impressionnant en amoureux désepéré, qui subit les évènements et essaie de comprendre ce qui lui arrive. Les seconds rôles -Berléand, Baye, Rochefort, Scott-Thomas, Croze[2], Lellouche, Canet (du beau monde !)- sont tous très bien employés.

Un mot sur la musique. M est impeccable, léger, sobre : des riffs de guitare électrique, souvent bluesy, parfois un peu excité. De l'impro enregistrée. Elle colle parfaitement au film.

Juste avant la projection, Guillaume avait aussi dit que si on aimait, il fallait le dire à tout le monde. Dont acte. Ne le dis à personne, il faut le dire à tout le monde, c'est vraiment très très bien. J'ai beau chercher je ne me souviens d'aucun thriller français ayant cette classe.

Notes

[1] Certains trouvent la fin trop explicative, blablataire. Certes, mais le jeu des acteurs est tellement bon qu'on s'en fiche.

[2] La junkie des invasions barbares.