Le saxo ténor de Julien Lourau pose un thème simple, le genre que l'on chantonne pendant des heures : il fait beau. En fond sonore, la flûte de Magic Malik gazouille et le piano de Gérardo di Gusto rythme doucement. Quelques secondes d'introduction puis la batterie, la basse et les percussionnistes démarrent : le son vient d'ailleurs, on imagine l'Amérique du Sud, Cuba... Le saxo reste sur sa mélodie et la flûte s'envole gaiement... Puis Julien calme le jeu avec les sons chauds de son sax' sur un tempo lent. Ca serait presque du cool, sans la joyeuse rythmique en arrière plan qui incite à bouger. Et d'ailleurs, petit à petit, le saxo accélère et commence à improviser...

Un temps de pause rythmique puis Malik Mezzadri nous montre son tout savoir-faire avec une flûte traversière[1][2]. En fond, piano et percussions donnent du relief au feulement de Malik. Le saxo s'en mèle, plus posé, plus suave et la flûte en profite pour partir dans des délires aigus et improvisés. Le groupe se lance dans une joyeuse confusion, mais le saxo remet de l'ordre reprenant le thème de base pour un final de toute beauté. Anda Jaleo : traditionnel espagnol magnifiquement revisité, six minutes vingt-trois secondes de bonheur.

The Rise, ou comment Julien Lourau devint grand en revenant au jazz acoustique soft après de l'électro fusion[3]. Un album découvert grâce à Hugo (merci à lui) -et qui figure dans la dernière version de la discothèque idéale jazz de la fnac... J'adore !

Notons au passage que sur cet album se croisent deux formations, l'une européenne : Malik Mezzadri, Bojan Z, Ari Hoening et Henri Texier et l'autre argentine : Fred Chiffoleau, Gustavo Ovalles, Minino Garay, Gerardo Di Giusto et Maxime Zampieri. Le disque alterne les ambiances, accélère et ralentit. Ca swingue grave !

Ce week-end, j'ai récupéré Fire et Forget, les deux derniers albums de Julien Lourau, qui s'empousiéraient à Clermont. J'en taperais quelques mots à l'occasion, mais je crains d'être moins élogieux que pour The Rise. Tiens, il faudra aussi que je note deux trois mots sur Truffaz, Molvaer et l'électro jazz en général...

Notes

[1] Souvenez-vous : l'incroyable So flute -extrait de l'album Tourist de Saint Germain. Et bien c'était lui.

[2] Edit correctif : il semblerait bien que sur ce titre là, le flûtiste soit en fait Krassen Lutzkanov. Ce qui n'enlève rien à Magic Malik...

[3] Je ne suis pas certain que ce soient les appellations consacrées, m'enfin on sait jamais, ça sonne bien, non ?