L'idéal aurait été de dégoter un livre. Rapide revue de bibiothèque : j'aurais pu aller en Finlande avec des suicidaires, en Amérique -et plus précisément sur les rives du Mississippi avec Tom ou à Belmont avec huit comateux-, au Kenya avec un lion, dans le métro avec Zazie, à Alger voir des noces ou en Angleterre avec Jack Aubrey mais rien pour Berlin. Ni même pour l'Allemagne. Au rayon disque, il y aurait bien I com de Miss Kittin dont les critiques ont dit que le son était très Berlin, mais je ne compte pas passer toutes mes soirées dans des clubs... Au rayon DVD par contre, il y a quelque chose de parfait.

Visiter sur les traces d'un film, c'est la classe. Ainsi à Venise, j'étais allé voir les Tintoret en pensant à Tout le monde dit : I love you et l'église San quelque chose qui servait de bibliothèque à Indiana Jones, lors de sa dernière croisade. Pour l'Irlande, c'était l'homme tranquille. Si un jour, je vais à L.A., ce sera d'après Heat et Collateral. En attendant, pour Berlin, j'ai la mort dans la peau.

Allez, n'ayons pas peur de superlativer : les deux Bourne -la mémoire... et la mort dans la peau- sont parmi les tout meilleurs films d'action-suspense qui soient. Déjà, il y a Matt Damon qui est très bon, comme toujours. Ensuite le pitch est béton (le héros amnésique qui découvre qu'il est un ancien tueur) et le scénario millimétré (libre interprétation des bouquins de Robert Ludlum), ce n'est pas que du bête pan pan boum boum paf.

Enfin, la réalisation tranche avec les autres films d'action américains : les deux Jason sont réalistes. C'est à dire que lorsque quelqu'un tire sur une voiture, elle n'explose pas. Ce n'est pas une démonstration pyrotechnique, la force du héros n'est pas de pouvoir tout détruire, c'est d'être invisible, de tout calculer, de pouvoir construire un plan en quelques secondes. Allez un détail que j'aime bien : dans les deux films, il y a des courses-poursuites en voiture et dans les deux films, Jason regarde un plan pour savoir où il va... Autre détail -que j'aime beaucoup- : à Berlin, Jason est poursuivi par des flics, il regarde l'horaire d'un train et court pour le prendre ; dans un autre film, la porte se serait refermée sur les poursuivants, là non, le train est retardé et il faut réinventer un autre moyen de s'échapper...

La mort dans la peau a été réalisée par Paul Greengrass -qui avait fait l'excellent Bloody Sunday-, il y a beaucoup de caméras portées et des focales courtes : on est vraiment dans l'action. la musique est assez rythmée -beaucoup de percussions-, sans être inoubliable, elle porte bien les scènes d'action...

Allez, c'est dit : je suis un fan inconditionnel. J'espère reconnaître les lieux que j'ai visité en DVD cette après-midi...