J'effectue actuellement une mission chez EDF qui traite de performance de centrales nucléaires. Il se trouve que -dans un souci d'ouverture- je suis abonné à deux listes de diffusion d'associations écologistes, l'une est le réseau sortir du nucléaire et l'autre l'association des écologistes pour le nucléaire. On l'aura compris : l'autre défend l'électronucléaire tandis que l'une est contre[1].

Je les observe depuis quelques temps et les anti sont bons en communication : ils sont présents médiatiquement (l'anniversaire de Tchernobyl approchant, on peut même dire qu'ils sont partout) et il savent passionner. Cependant, ils n'ont pas beaucoup d'arguments scientifiques : ils sont dans l'idéologie et les idées reçues. Voire dans la bêtise.

Ainsi, dans L'Humanité du dimanche 23 avril 2006, un article intitulé Stratégie dans l’impasse écrit par Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire commence ainsi :

La Manche, où est annoncé l’EPR, est la zone la plus nucléarisée du monde et l’un des départements les plus frappés par le chômage. C’est que, contrairement aux idées reçues, l’atome crée peu d’emplois.

Ce "c'est que" me fait hésiter entre un sourire vaguement moqueur et un affligement profond.

Notes

[1] On le comprendra aussi, je penche plutôt du côté des pro. Pas dans le sens où je veux planter des centrales partout sur la planête, mais parce que l'électronuclaire est une solution rationnelle. Rappelons que dans tous les cas, pour sauver la planête, il faut faire des économies d'énergie, mais les centrales nucléaires auront leur place dans le mix énergétique résiduel.