Parfois, des gens viennent à la maison. Parfois il apportent des choses -verroteries pour amadouer l'indigène. Souvent, il s'agit de plantes. Ca tombe bien, j'adore les plantes !

En ce moment, le salon a de faux airs de serre : deux anthuriums rouges (Greg's et Fabrice), une fleur dont les pétales se prennent pour des feuilles (Audrey), une sorte de bambou-plumeau (Fabrice), un gardenia (Aurélie), un bambou dans l'eau et, dans trois petits pots, des pousses de pins (picea pungens), un reste de pin (pinus pinea) et des graines de pins (picea abies).

Comme tout étudiant des eaux et forêts qui se respecte, j'ai la main verte -c'est presque une seconde nature. Je sais distinguer un hêtre d'un charme et un chêne sessile d'un pédonculé, ça classe son homme. Évidemment, il serait un rien exagéré de dire que toutes mes cultures sont de francs succès -on ne maîtrise jamais vraiment la nature- il m'est arrivé d'échouer avec certaines essences mais ça n'était jamais vraiment de ma faute.

Dans mon immeuble, le chauffage est collectif par le sol. Pas pratique pour sauver la planète -la régulation thermique se fait par ouverture des fenêtres- et un cauchemar pour horticulteur : le gardenia est en train de mourir, il ne supporte pas la chaleur.

Dans mon appartement précédent, il y a eu un ficus pendant deux mois. Il n'a jamais supporté le brusque changement de température et d'éclairement, il a perdu toutes ses feuilles. Il est actuellement en cure hivernale à Lyon.

J'avais aussi un papyrus. Mais, là encore, il n'est pas tout à fait mort de ma main : quelqu'un (Glish ?) l'a déposé sur la machine à laver et les vibrations lors de l'essorage ont fait tomber le pot.

Les jacinthes de Fabrice -qui accompagnaient le plumeau- se sont transformées en plantes rampantes, mais c'est normal, les bulbes deviennent débiles la seconde année.

Les jeunes pousses de pins ont du mal à décoller. C'est parce que l'eau de Paris est trop calcaire.

Le choux de Sophie, c'est les Gregs qui l'ont tué, en l'utilisant comme cendrier.

Par contre, le plumeau de Fabrice et l'anthurium des Gregs ont tous deux vaillamment dépassé un an. La plante d'Audrey ne semble pas avoir souffert de son rempotage. De tels succès donnent sont plutôt encourageant, non ? Ainsi, depuis hier, sur la table gondolée conforama, trône un orme de Chine. Un bonsaï. Audacieux ? Certainement. Mais qui ne plante rien n'a rien...