Décrocher est un terme technique qui signifie sortir de son personnage.

Décrocher en impro , c'est plus riqué que dans une pièce à texte, car le personnage est créé sur l'instant, il n'a pas été travaillé, répété, façonné.

En match, décrocher c'est une faute, car décrocher, c'est mal : cela rappelle au spectateur qu'il regarde un spectacle, cela coupe la magie, ça tue le rêve...

La manifestation la plus visible (et la plus féroce) du décrochage est ce que l'on appelle communément le fou-rire.

Hier soir, sur le thême Oui-oui et le cure-dents magique, Jean-Paul campait un Oui-oui ado (voix muante) vénère, Charles, son pote Potiron qui fait rien que des conneries et ralentit sa progression dans l'intrigue et moi, un cure-dents qui tombe quand on le tient pas. Grand momment de grand n'importe quoi sur scène. Eclats de rire dans la salle. Et quelques décrochages fou-rire sur scène...

C'est mal, mais comprennez-nous : c'est tellement bon de rire...

En plus de Oui-oui dans le placard, hier soir, sur les planches du Théo, face à une salle bien remplie et très enthousiaste : un lapin qui parle, un non mariage pas encore consommé, un zoo pour humains, des lunettes déformantes, une confession meumeumée, la chute d'un savon sous la douche, un test de parfum, des racailles, des sadiques au zoo, un bureau immense, des aventuriers de l'open space, un frèle esquif, un conte psychédélique, et j'en oublie.

Je sais pas vous, mais moi, j'y retournerai...