L'échauffement dure une trentaine de minutes. Il sert à se préparer physiquement (corps et voix), se mettre dans un état d'esprit impro (écoute, réactivité) et créer un esprit de groupe entre les joueurs...

Son contenu est très variable d'un entraîneur à l'autre. Personnellement, j'aime bien alterner des exercices individuels et de choeur, le tout en évitant de faire trop réfléchir les joueurs : il faut les sortir du monde des idées.

Première étape (2'), un peu de relaxation physique : en silence les joueurs commencent par quelques étirements lents. Au fur et à mesure du réveil physique, le rythme des mouvements accélère et les assouplissements se transforment en mouvements dynamiques...

Deuxième étape (2') : lorsqu'ils sont chauds, je leur demande de pousser un mur de la salle. Pousser de toutes leurs forces comme pour agrandir la salle... Puis, je leur demande de pousser un mur virtuel au milieu de la salle (ce qui importe, c'est d'y mettre la même intensité physique).

Troisième étape (3'), un peu de marche dynamique dans l'espace. Les joueurs se regardent en se croisant. Lorsque je dis 1, ils doivent dire, tous en choeur hep taxi !. A 2, ils crient hop taxi !, à 3, ils répondent hep tixa ! et 4 donne hop tixa ! C'est l'occasion de se chauffer la voix.

Quatrième étape (3'), tous en cercle, une balle d'énergie circule entre les joueurs : ils miment le passage d'un objet, d'abord chaud, puis froid, gluant, précieux, fragile... Puis l'on raffine : celui qui a l'objet est joyeux, ceux qui ne l'ont pas sont en colère, il s'agit alors d'être très précis sur la transition...

Cinquième étape (2') : travail de la voix. En cercle, chacun à son tour jette un ou deux mots ; Il y a mille variations autour de ce jeu, avec des mots qui riment, des mots de x syllabes, des mots qui commencent de la même façon, la suite de mots peut constituer une phrase...

Sixième étape (2'), travail de choeur. Tous en ligne, serrés les uns contre les autres, je leur demande de faire un discours : il faut qu'ils parlent ensemble en même temps, sans concertation (difficile, très difficile).

Sixième étape (3'), travail de choeur (bis). Tous en ligne, face public. L'un commence un monologue, les autres incanrnent silencieusement et physiquement le même personnage. D'une tape sur l'épaule, je prends la parole et la donne d'une autre. Il s'agit de reprendre instantanément le fil du discours, là où il s'arrête : une phrase, un mot, un début de mot, un son... Les joueurs ne savent jamais quand ils devront parler : ils doivent donc être prêt à tout (et pour cela ne rien préparer du tout).

Septième étape (2'), montée en émotion. Travail personnel, chacun choisit une émotion qu'il fait peu à peu monter au fur et à mesure d'un déplacement sur scène.

Huitième étape (2'), montée physique. Travail personnel, chacun crée physiquement un personnage au fur et à mesure d'un déplacement sur scène : à chaque pas on lui ajoute un aspect physique (démarche, tic, grimace, déformation) jusqu'à en faire un monstre...

Neuvième étape (2'), amplification. Un joueur s'avance, fait un geste et une phrase. Le suivant reprend la même scène mais en amplifié. Puis le suivant en ajoute une couche, et ainsi de suite...

Dixième étape (2'), human beat box : les cinq se mettent en ligne et créent une musique. Le premier fait un son répétitif, puis le second ajoute un autre son répétitif et le troisième enchaîne. Le quatrième joue une mélodie (il a le droit de varier son son) et le dernier chante.

Pour finir (en 1') on détermine l'ordre d'entrée en scène et qui fait le speech de début et celui de fin. Une petite consigne pour la soirée (attention à vos regards, il n'y a que trois choses à regarder : le partenaire, le public et l'objet de l'action, c'est tout.) et... merde !

Hier soir, Sarah, Gwénaeëlle, Fabien, Fredj et Vincent ont brillé sur les planches du Théo. Des entames accrocheuses, des univers barjes, des gestulles intéressantes, des jeux de mots éblouissants, peu de parasitage et aucune baisse de rythme. A part ça, je ne me souviens de rien. Ah si une émission de télé réalité : la nouvelle sainte...