La nuit froide est tombée. Tout de noir vétu, jusqu'aux gants, c'est pour mieux entraîner les gens dans un rêve.

Le loup bleu les surprend mais ils se laissent porter par la musique légère, la lumière feutrée et le lent ballet des poissons. Et ils sont flattés.

Des bulles de champagne accompagnent leur descente, ils sont mille à franchir le pont d'eau, accueillis pour une soirée plus underwater qu'underground.

Tout en bas, un chanteur d'opérette démontre l'ironie : il entonne un o sole mio dans l'indifférence générale. La foule est ailleurs.

La nourriture disparaît tandis que le noir de nos chemises devient blanc et tombent les loups. Accueil irréel passé, vient l'heure de distraire.

C'est une placette éclairée d'en dessous qui sert de scène. Lancer la voix au millieu du brouhaha. Le spectateur se multiplie bien vite. Et tandis qu'il apprécie, l'on décide de passer à autre chose, quitte à y revenir plus tard.

Mais le plus tard n'aura pas lieu : la bulle a éclaté et l'on remonte à la surface, laissant la corne d'abondance déborder. Où la nuit n'est pas si froide.

Dans le métro, je tiens une rose blanche. Elle attire les regards. Restons dans le rêve et regardons la tour Eiffel qui scintille, en franchissant la rivière.

De cette soirée, il ne reste qu'une rose, un poisson et des bonbons.