Incorrigible. Il n'y a pas deux semaines, je me plaignais -auprès de qui ?- d'écrire trop de critiques et jurait-crachait de repartir du bon pied, une semaine de vacances bien méritée plus tard ! Et voilà qu'à peine de retour, je replonge. C'est-y pas malheureux ? Oui, et bien non, car là, l'excuse est trop belle, il fallait que je dise du bien, beaucoup de bien, de ce film.

Persépolis est un petit bijou. Là. C'est dit. Détaillons.

Esthétique, le film reprend les canons historiques de la bande dessinée. Noir et blanc (très majoritairement), dessin naïf, histoire à la première personne.

Technique, l'animation -fluide mais sans fioriture- va au film comme un gant[1]. La musique est agréable, mélancolique sans être triste. Les voix semblent parfois décalées par rapport aux mouvements des lèvres et la prise de son est de temps à autres faiblarde, mais rien de bien grave -ç'aurait pu être la seule critique.

Scénario, Marji adulte car en couleurs, à Orly mimant son retour chez elle[2], nous raconte sa vie en noir et blanc. Elle alterne narration et saynettes et regroupe des instants gardés en mémoire, des détails ou des atmosphères inoubliables. C'est ce qui fait la force de ce film, il est sincère. Tantôt on rit aux larmes des sorties de Marji -ou de sa grand-mère-, tantôt le tragique et l'absurde prennent à la gorge. Une perle, vous-dis-je.

Ceux qui ont lu et apprécié Persépolis adoreront Persépolis. Les autres aussi.

Notes

[1] Sous-entendu, va à une main. Sinon, cela n'aurait aucun sens.

[2] Je devais avoir un neurone coincé mais je ne l'ai pas compris en voyant le film, on me l'a expliqué et le lendemain, sous la douche, ça m'est apparu.