Pirates of the Carribean : Dead Man's Chest

Le logo Disney et en fond sonore, une gamine qui chante : yohoo yohoo, a pirate's life for me... Oh oh ça sent le retour de Jack Sparrow.

Août 2003 : l'affiche de Pirates of the Caribbean : the curse of the Black Pearl inspirait quelques craintes : comment l'adaptation d'une animation d'un parc d'attraction Disney par un réalisateur peu connu (Gore Verbinski avait réalisé le Mexicain et The Ring) et produite par Jerry Bruckheimer (Paf Pan BAOUM BAAAOUUUM !) pouvait donner un bon film ? Les acteurs, me direz-vous ? Justement : Keira Knightley, tout juste échappée de Love actually -où elle se contentait d'être belle- et Orlando -Legolas- Bloom, crédible comme un elfe. Au mieux ça pouvait être amusant de nullité, catégorie film naze. Mais qu'allait faire Johnny Depp dans cette galère ? Ah oui parce qu'il y avait aussi Johnny Depp, mais pouvait-il faire un bon film à lui seul ?

J'y suis allé avec des réserves et j'en suis ressorti ébloui. Les préjugés étaient idiots, ce film est génial. Johnny Depp tout d'abord, on sent qu'il s'est amusé à composer un Jack Sparrow aux look et attitudes complètement déjantées : humour très british et gestes invraissemblables pour qui n'a pas bu huit vodkas. Résultat : une présence poético-excentrique qui porte à elle seule le film. Orlando Bloom et Keira Knightley sont impeccables en jeunes premiers et Geoffrey Rush génial en méchant pirate zombie.

Pour le reste, c'est une superproduction très efficace avec costumes et décors somptueux (dont jolis voiliers), et scènes d'action spectaculaires (abordages en tout genre). On se régale des rebondissements mais ce qui plait le plus -et en fait un vrai bon film- c'est l'humour : jamais ce film ne se prend au sérieux. Verbinski n'a pas étouffé les acteurs sous les effets pyrotechniques, et ils s'en donnent à coeur joie. Merci et bravo ! Au chapitre détails techniques : la musique -sans être inoubliable- allait très bien avec le film, les effets spéciaux -comme dans tout bon blockbuster- étaient invisibles. Allez, un regret pour la forme : c'est un peu long (deux heures quarante).

Comme le film a eu plus de succès que prévu, l'équipe a signé pour deux suites, dont l'une Dead man's chest sort le 2 aout 2006. La bande annonce est classique pour un blockbuster estival -Jack a des problèmes et vient chercher de l'aide auprès de ses amis- il y aura de l'action et de l'humour, pas facile d'en savoir plus en trente secondes... J'irai le voir, tout en craignant le syndrome toujours plus des suites : pourvu que l'esprit déjanté ne soit pas noyé sous l'action...

Poseïdon

Un paquebot tranquille avance sur une mer calme, ça ne va pas durer, un peu comme dans Titanic.

Souvenir d'enfance : un soir à Evreux -j'avais 6 ans- mes parents m'ont laissé regarder la télé. C'était un petit poste noir et blanc et j'étais blotti entre eux deux sur le canapé. C'était un film catastrophe : l'aventure du Poséïdon, l'histoire d'un paquebot qui se retourne à cause d'une (très) grosse vague.

Le 17 juin va sortir un remake : Poseïdon. C'est Wolfang Petersen qui s'y colle. Il a réalisé l'excellent Das Boot -l'un des meilleurs films de sous-marin- et le regardable En pleine tempête (décidément il aime les bateaux qui coulent) mais il a aussi commis Troie et Air Force One. Côté acteurs, hormis Kurt Russell, pas grand monde de connu, mais ce n'est pas grave car dans un vrai film catastrophe il n'y a pas de star. Raison officielle : tout un chacun doit pouvoir s'identifier aux héros. Raison officieuse : tout le budget part dans les effets spéciaux.

J'aime bien les films catastrophes, ce sont de vrais films d'auteurs. Il est en effet très difficile de faire un bon film dans cette catégorie très cadrée. Eléments imposés :

- détruire quelque chose de grand de façon spectaculaire, le mieux étant un ou plusieurs monuments connus (on aura du mal à faire mieux que le jour d'après qui écrasait NewYork, Hollywood, et plus précisément la statue de la liberté, les lettres de Hollywood, la bibliothèque de NY - celle-là même qui avait déjà pris cher à cause de Vigo des Carpathes).

- Une foule qui panique.

- Le méchant -souvent un homme politique (dans Titanic, c'était le futur mari imbuvable) ;

- Le scientifique. Pour le reconnaître, c'est facile : il a un Mac. Et avec l'ordinateur le plus puissant de la planète, il calcule le futur climat, ou l'heure d'attaque des extraterrestres. Il a un coté Cassandre : personne l'écoute...

- Le gentil qui va tenter de sauver ceux-que-tout-le-monde-sait-qu'il-sont-morts-mais-qui-ne-sont-pas-morts. Peut se cumuler avec le scientifique, ça fait un acteur de moins.

- Des personnages secondaires, qui disparaissent les uns après les autres.

- Plein de bons sentiments débiles : exemple dans le jour d'après qui écrasait, Maman se rend compte qu'elle aime toujours Papa qui est content de retrouver son fiston qui s'est trouvé une nouvelle copine qui a aidé un sans abri qui a montré à un riche comment se réchauffer avec du papier journal.

- Un peu d'humour (tout le monde meurt, mais sachons dédramatiser).

Poseïdon sera-t-il à la hauteur du jour d'après ? J'attendrai les critiques avant d'essayer...