Pour quelques jours, Zoé est seule dans l'appartement avec les enfants, le boulot ayant expédié son mari loin, en Corée il nous semble.

Elle est seule mais elle gère. Tout va bien. Elle a du temps, en congé maternité, mais pas trop fatiguée. Et les enfants sont sages.

Tout va bien. Enfin presque. Un détail chagrine notre Zoé : nous sommes jeudi et Télérama n'est pas là. Ce n'est pas trop grave s'il arrive demain, mais enfin tout de même, ils exagèrent.

Et le lendemain, toujours pas de Télérama. Ils ne sont pas gênés, deux jours de retard pour un hebdomadaire ! Non vraiment, ils ne sont pas gênés.

Le troisième jour sans Télérama, elle envisage sérieusement de faire un scandale et compose mentalement une lettre critiquant la légèreté du service abonnement et détaillant son préjudice. C'est vrai quoi, c'est un rituel d'une précision horlogère, peut-être même suisse : tous les jeudis, Télérama arrive et Zoé le feuillète une fois les enfants couchés, au calme. C'est son petit plaisir, qui marque la fin des contraintes et le début de la détente. Elle s'asseoit comme ça, dans son fauteuil, et n'a qu'à tendre la main pour attraper son Télérama sur la pile de courrier. Tiens d'ailleurs, la pile est vide. Inexistante pourrait-on dire. Il faudra en parler à J-B, comme c'est lui qui remonte le courrier d'habitude.

...

Révélation : Télérama ne remonte pas tout seul de la boîte aux lettres vers la pile de courrier, dans le salon.

Et Zoé d'en conclure : quelle nouille !