Légèreté
Par Bertrand Ytournel le jeudi, 26 janvier 2012, 21:29 - critique - Lien permanent
Le bonheur est à l'intérieur de l'extérieur de l'intérieur ou l'inverse @ théâtre de la manufacture des abbesses
Dans un décor sobre (une pile de cartons, un écran en cartons et un bureau en carton), Gauthier Fourcade - toujours lunaire et de plus en plus échevelé - commence à décortiquer le bonheur avec raison et méthode. Il se trouve vite dans une impasse : le bonheur n'est pas logique... Mais alors, y a-t-il une recette au bonheur ?
Comme dans ''le secret du temps plié'', la cohérence du discours ne repose pas sur les traditionnelles opérations logiques mais sur des arguments sémantiques. Les jeux de mots permettent de progresser, les calembours rythment la pensée et les consonances ouvrent des voies...
Une fois l'introduction passée, le comédien - personnage nous invite à assister à l'écriture du spectacle, pour lors inachevé. Cet artifice scénaristique nous permet de découvrir avec lui un univers étrange et poétique où le verbe est roi, tout en évitant l'écueil classique du verbeux : puisque le guide est un ingénu, pas de prise de tête...
Corollaire, le spectacle parait bancal, désordonné (d'autant que l'exploration prend des chemins détournés), et au final moins abouti (qu'en reste-t-il ne fois le rideau baissé ?[1]) que le secret du temps plié. Ce qui ne m'empêche pas de vous recommander chaudement ce spectacle, ne serait-ce pour la douce légèreté qu'il procure.
Note
[1] Dans mon petit cas particulier, il en reste au moins le texte du spectacle dédicacé. Au cours du petit échange qui accompagna la signature, j'ai même découvert que Gauthier Fourcade était venu sur ce blog...