La guitare électrique, c'est pour moi l'instrument par excellence des groupes de rock et je dois bien avouer qu'en en matière de jazz-rock, mes connaissances sont plutôt limitées. Ma présence dans la salle ce soir n'est pas le fruit d'un fanatisme acharné mais le produit d'un peu de chance à un concours[1]...

C'est donc sans a priori et avec beaucoup de curiosité que j'y allai. Et résultat : une soirée d'une classe éblouissante !

Qui commence avec des morceaux plutôt rock. Et alterne élégamment entre compositions énergiques et ballades plus planantes. Les ambiances sonores se posent en douceur, l'on tourne naturellement autour des phrases musicales et le tout évolue sans accroc vers des solos fluides.

Sur le devant de la scène, John McLaughlin, souriant -visiblement heureux de jouer- s'adresse au public dans un français impeccable[2]. Il lance les morceaux en douceur, n'écrase pas par la technique mais préfère jouer sur les sons... Il se déplace beaucoup sur scène comme pour s'assurer que tout se passe bien pour ses sidemen. 

Lesquels sont virtuoses sans tape à l'oeil[3], d'une précision extrême (ou bien est-ce de la politesse ?) ils ne s'imposent jamais : même après leurs très bons solos, il semblent vouloir partager les applaudissements avec leurs partenaires. Ils prennent du plaisir ensemble et savent le partager avec le public.

Mention spéciale aux échanges à deux batteurs : le claviériste joue par moments d'une seconde batterie ce qui donne lieu à de beaux dialogues[4] sur une rythmique basse + guitare simple et efficace...

PS : cette revue ne serait pas complète sans un mot sur la première partie, un très bon petit trio -batterie, rhodes, guitare électrique- également jazz fusion mais lorgnant vers le blues et le funk. Belle énergie et un plaisir visible a jouer. Rejoints par un harmoniciste sympa sur un morceau.

Notes

[1] Merci à Christophe Deghelt de m'avoir offert la place !

[2] L'accent so british ajoutant au classy du soir...

[3] Ni tape à l'oreille.

[4] J'avais tout d'abord écrit passes d'armes mais c'est un vocabulaire trop militaire car même dans cet exercice de solos comparés, il n'y avait pas de compétition mais bien une volonté  de construire à deux.