En première partie, Anna Aaron, jeune songwriteuse. Voix Fiona-Apple-esque. Piano blues. Du potentiel. À suivre.

Et ce qui suit, c'est du tout bon : Erik Truffaz en quartet (avec un nouveau type au clavier).

Au début, ça joue sur les ambiances. Tempi lents. Une phrase musicale simple pour habiller des morceaux déguisés en nappes sonores. Classieux. Réfléchi. Planant. Presque du Nils Petter Molvaer.

Et petit à petit, le taux de funk / rock augmente.

Sur la gauche, Benoit Corboz, lunettes de soleil aux divers claviers, enchaine les solos qui déclenchent des torrents d'applaudissements. Grosse énergie. Mais il ne serait rien sans l'excellente rythmique : au fond, Marcello Giuliani, grand frisé à la basse, et à droite, Marc Erbetta, salopette en jean[1] devant sa batterie sont impeccables. In between, Erik Truffaz. Émacié. Soufflant dans une trompette le plus souvent pointée vers le sol. Qui ne force pas les solos virtuoses mais cherche des sons chauds, profonds, cajoleurs. Perfectionniste plutôt que foisonnant, mais que l'on sent tiraillé entre des envies cérébrales lentes et électroniques (façon In Between) et du groovy-fusion-qui-bouge (époque the walk of the giant turtle)...

Pour le rappel, le petite Aaron revient pour deux chouettes morceaux. Le concert se termine sur une reprise instrumentale de je t'aime, moi non plus de grande classe.

Très jolie soirée, et je ne suis pas le seul à le dire.

Note pour plus tard : la queue devant la cigale commence tôt et s'allonge très vite ; toutes les places (assises) ne se valant pas, ça vaut le coup d'arriver une bonne heure en avance.

Notes

[1] Je jurerais qu'il avait la même salopette quand je les avais vu jouer the walk of the giant turtle en 2004.