Un blockbuster, c'est un film qui casse la baraque - au sens qu'il a du succès.

Curieusement le box office lui a ajouté le sens littéral : pour casser la baraque en salles, il est vite devenu très efficace de casser des baraques à l'écran. Et pas uniquement des baraques, notez bien, ça marchait aussi en cassant des voitures, des bateaux, des avions, des vaisseaux spatiaux... Ou en éclatant un maximum de bonshommes, d'insectes, d'extra-terrestres, de robots, de monstres (de préférence gros)...

D'où une course à l'armement et corollairement aux effets spéciaux pour nous en mettre plein les yeux (et les oreilles). Testostérone et poudre noire, les deux ingrédients principaux. Pan boum BAOUM. Les années 80-90. Si vous ajoutiez de chouettes acteurs et un trait d'ironie (Die Hard) vous obteniez un chef d'oeuvre.

Quelques courageux cinéastes ont bien tenté de défendre une autre idée du blockbuster, mais au final, on échappe de moins en mois au toujours plus... Le hic, c'est qu'à force d'en rajouter, ça finit par faire trop''.

Ainsi, les films de Michael Bay sont une grande pub pour l'US Army. Paul Greengrass n'embauche que des cadreurs parkinsoniens. Jon Favreau se contente d'homothétir. Roland Emmerich ne sait plus quoi détruire (la Terre, c'est fait)... Et maintenant, le pire, c'est qu'à défaut de profondeur, on ajoute du relief. La 3D, c'est le Pan boum BAOUM des années 2010.

Attention, je ne milite pas pour du minimalisme, on peut faire de chouettes choses avec des moyens illimités, mais des poches sans fond n'ont jamais rattrapé un scénario trop pauvre ou une mise en scène insipide...

Permettez-moi donc de tirer mon chapeau[1] à Christopher Nolan et Michael Mann[2] qui sont les deux grands réalisateurs de blockbusters du moment : scénarios léchés, esthétique irréprochable, bons acteurs et changements de rythme - et effets spéciaux au service de l'histoire.

D'ailleurs, Christopher Nolan vient d'annoncer que The Dark Knight Rises ne sera pas en 3D... Malgré tout le bien que je pense d'Inception, c'est une très bonne nouvelle.

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PS : étrange, à l'origine cette note était une critique d'Inception, elle est ensuite devenue une analyse comparative de Michael Mann et Christopher Nolan pour finalement devenir une sorte de catalogues de liens un peu creux. Il faudrait que j'arrête de digresser à tout bout de champs.

PPS : tout bien réfléchi, ce qui ne va pas dans cette note, c'est que je l'ai commencée en septembre 2010 et c'est une récente plongée dans mes tickets de cinéma que je collectionne depuis L'empire contre attaque - édition spéciale qui m'a convaincu de la finir.

Notes

[1] Celui qui est en feutre parce que les deux autres ne sont pas de saison.

[2] J'ai revu récemment Collateral, Heat, les deux Batman et the Prestige.