Ah, le space opéra. Des vaisseaux aux formes étranges défilent au ralenti dans des gerbes de lumière silencieuses, sur fond de nébuleuses cosmiques, partant explorer des mondes lointains et colorés, à la rencontre de civilisations mystérieuses...

Ca commence toujours comme dans un rêve : on s'échappe en douceur de l'atmosphère terrestre, le ciel devient tout à coup noir, les étoiles naissent et la Terre s'arrondit, bleue. Puis la petite navette fait le tour du gros vaisseau, les machoires des apprentis en tombent.

L'on prend ensuite possession du poste de pilotage. Impeccable, brillant, écran plasma de 1000 pouces, ordinateur à commande vocale, bref, un rève d'IHM. On file, sourire aux lèvres, pour recontrer des Hiigaraans ou autres Aoloapipoulatiens, civilisations plus pacifistes encore que rafinées.

Un petit voyage hyperspatial plus tard, les choses commencent à se gâter. A l'arrivée, ce sont des Khrarg ou des Tzorlk, notoirement connus pour leur hostilité à l'égard des humains[1]. Un combat spatial démarre, curieux ballet, éclairé de lasers et torpilles à plasma. Bref, ça castagne et ça dérouille. C'est ça aussi, l'espace...

Le space opéra dans votre fnac, au rayons livres : Dune, côté films : tout Star Wars, chapitre jeux-vidéos : Homeworld, étage BD : UW1...

Et au cinéma en ce moment : Star Trek.

Soyons honnêtes, Star Trek ne fait pas partie de mes références, la faute aux pijamas en lycra et aux effets spéciaux un peu datés (je-bouge-la-caméra-pour-simuler-une-collision). Résultat : Star Trek traine une image geeko-ringarde, largement amplifiée par Galaxy Quest[2] et plus récemment the big bang theory.

Pourtant, je suis allé voir le dernier Star Trek avec Sophie et enthousiasme, le lendemain de sa sortie. Critiques positives, des noms (re)connus au générique[3] et l'effet prequel[4].

Et bien figurez-vous que c'est un bon film. Si si. On y retrouve tout le space opéra : son grandiose, son souffle épique, ses codes... Cette génèse alternative de la saga trekkie joue sur un scénario habile (quoiqu'un rien capilotracté par instants[5]), s'appuie sur des personnages bien écrits (quelques seconds rôles sympathiques), des jolis effets spéciaux, une mise en scène dynamique et des acteurs crédibles...

Du grand spectacle, de qualité.

Notes

[1] Remarque sémantique : vous noterez que traditionnellement, les gentils additionnent les voyelles tandis que les méchants accumulent les consonnes (sur un sujet corrolaire, voir par ailleurs).

[2] Un film à voir absolument !!! Never Give up, never surrender !

[3] Tout le monde encense JJ Abrams pour ses séries, personnellement, c'est la scène au Vatican de MI3 qui, chez lui, m'a le plus convaincu.

[4] J'aime bien la liberté qu'offre une prequel... Batman Begins fut une telle réussite, et ce malgré la barre très haute placée par Tim Burton. Bon, il faut aussi admettre que les Batmans de Joel Schumacher, eux, laissaient une belle marge de progression.

[5] Ah zut alors, me voilà abandonné sur une planète déserte. Déserte ? Ah tiens non, il y avait un habitant. Ca alors, il se trouve que c'est la seule personne de la galaxie capable de me renvoyer sur mon vaisseau...