Ce film est un chef d'oeuvre.

Enfin, c'est que tout le monde dit, répète et rabache. Daniel Day Lewis est excellent, la preuve, il a eu un oscar. Le scénario est grandiose, la preuve il est basé sur un best seller fleuve et la mise en scène est géniale puisqu'éxécutée par Paul Thomas Anderson (le scénariste de Million Dollar Baby).

Tout ceci est vrai. En partie.

Daniel Day Lewis est tout à fait bon. La mise en scène est souvent grandiose, mais par moments un peu molle. Le scénario laisse un goût d'inachevé. Et le film souffre de défauts vraiment regrettables.

En premier lieu, les longueurs. D'autant plus remarquables que l'on est coincé dans la salle pendant plus de deux heures trente.

Si encore ces longueurs avaient été le prix d'une histoire complète et magistrale, mais même pas... Car la fin est baclée. Les deux premières heures et quart nous montrent la montée du héros. Parsemée d'embuches, certes. Où l'on pose les prémices d'une chute du héros, re-certes. Mais l'on frôle tout de même le happy-end...

Et soudain arrive le dernier quart d'heure. Après une ellipse narrative de quinze ans. Quand le héros est au fond du trou. Quand tout a déjà basculé. Que l'on nous présente comme l'explication de ce qui précède -mais qui ne convainc guère.

On nous présente There will be blood comme l'histoire d'un magnat du pétrole aux prises avec un prêcheur extrémiste[1]. La bande annonce nous promet un Aviator du pétrole... Alors que la vraie réussite de ce film est la reconstitution de cette Amérique 1900 qui découvre sa soif d'or noir. C'est plutôt un drame historico-social qu'une fiction de biopic.

Bref, j'en suis ressorti déçu. Et je n'étais pas le seul.

Notes

[1] L'histoire des deux frères jumeaux est expédiée en trois secondes.