C'est un acteur théâtreux aux dents longues qui parcourt le monde à la recherche d'un mystérieux -et puissant- producteur d'Hollywood qui l'a embauché pour son prochain film. Bref, c'est un road play (équivalent du road movie pour planches).

C'est le règne de l'absurde. Scènes burlesques, personnages déjantés, références croisées (théâtre, cinéma), télescopage de genres (comédie, danse, poësie, chanson, music-hall, cirque...)... J'adorerais pouvoir vous dire que tout s'enchaîne dans un tourbillon à s'en arracher les zygomatiques, mais en fait non. C'est brouillon, décousu, inégal -tendance faible- et souvent vain.

Il y a bien quelques instants géniaux -la tirade de Paris, le révolutionnaire chanteur- mais noyés dans une soupe indigeste. Si encore l'histoire avait tenu la route, le pauvre spectateur (que je fus et que je ne vous conseille pas de devenir) aurait eu un fil conducteur, une bouée qui l'aurait porté dans les temps faibles[1], mais là non, le prétexte de la pièce est beaucoup trop léger et l'enchainement des scènes trop décousu.

Détail qui n'arrange pas : les acteurs sont micro-casqués (puisqu'ils chantent en musique et se déplacent dans la salle). Corrolaire, ils parlent ensemble et se parasitent.

Quel costard ! C'est tout ? Non, c'est trop long, trop cher[2] et trop très inspiré du Boulevard du boulevard du boulevard...

Notes

[1] Quand on se frotte -en tant que spectacteur- au grand n'importe quoi, il y a nécessairement des moments où l'on n'accroche pas au délire présenté, il faut quelque chose pour surnager jusqu'à la scène suivante...

[2] Auvergnat un jour...