Pour une soirée énergique, face à un public enthousiaste, se sont succédés sur scène : une dictée, une présentation marketing, une découverte des charmes kazaques, une chanson venue de l'est, la découverte de la mort, une consultation vétérinaire, une enquète familiale, puis une enquète multidimensionnelle, un berger chasseur, la répétition d'un boys band, puis les mêmes trente ans plus tard, l'avocat du diable et un procès divin, un improbable triangle sur une chaîne à l'audience négative, comment Josiane ne sauvera pas le concert des Stones, la découverte de la tombe d'un roi fauché et l'oraison funèbre d'un mouchoir...

Allez, pour satisfaire la curiosité d'un lecteur assidu, voici l'impro ayant pour thème "bienvenue au Kazakstan", ou comment nait la magie.

Patrick prend le thème et le lit. Fredj et Sébastien commence sans filet leur découverte des joies d'un pays fort peu touristique (surtout qu'ils pensaient avoir pris l'avion pour Ibiza). Patrick entre vite pour jouer leur guide.

Pendant ce temps, Aude et moi sommes en coulisses avec quelques secondes pour trouver une idée d'histoire. Une idée différente de celle qui se joue. Et une bonne idée. Le tout, à voix basse.

- tu as une idée ?
- pas vraiment, une histoire mafieuse, une agence touristique ? c'est ce qu'ils font, non ?
- on part sur une scène de la vie quotidienne mais dans un pays étrange, tu vois...
- qu'est-ce qui est étrange ?
- la langue, les coutumes
- les deux ne bougent pas trop, on fait une ambiance lente un peu pesante...
- on peut faire une sorte de film social, un peu le Ken Loach du Kazakstan, tu vois ?
- au début, aucun son, il ne se passe absolument rien et on fait monter le truc tout doucement.
- ok et au bout d'un moment, on parle dans une langue inconnue, sans traduction.
- ah mais je ne parle pas kazakh ?!
- pas grave, tu baragouines avec un accent un peu russe...

La première impro se termine, nous nous lançons. Et sur scène, cela donne : Aude assise à gauche qui regarde dans le vide tandis que je fais mine de tailler un baton. Gestes répétitifs, aucun son, le public sourit... On continue en silence, quelques rires démarrent. Aude lance une phrase dans un russe improbable, les gens rigolent. Je réponds d'un niet sec, ça a l'air de prendre. L'impro avance (un peu) et petit à petit on change : je sors mon accordéon et nous entamons un air kazakh. C'est du grand n'importe quoi, cet espèce d'opérette avec des trémolos russes mais la salle rigole fort. Surtout rester sérieux, y aller à fond... Sur une note qui dure, Jean-Marc coupe la lumière, la salle applaudit. Mission accomplie, thème suivant.

D'ici la prochaine Déclaration d'impro, allez jeter un oeil au tout nouveau site de la compagnie on/off.