La taverne du doge Loredan d'Alberto Ongaro, était décrite comme un roman inclassable écrit par un complice d'Hugo Pratt. Il y a quelques noms magiques, qui invitent au voyage, à la rêverie.

Malgré la pile à lire -en fait ce n'est pas une pile mais un rayon de ma bibliothèque, ici avec un l- je craquai.

Il m'aura suffi de quelques jours, matins, soirs, heures de train, de bus ou de lézardage pour dévorer ce roman.

Et en effet, il est inclassable. Pour faire simple -ce qui ne serait pas faire honneur à Ongaro- c'est l'histoire de Schultz, ex-marin marchand reconverti dans l'édition à Venise, qui lit un livre découvert par hasard en haut de son armoire. Ce livre inconnu, d'un autre siècle, sans titre ni nom d'auteur semble peu à peu se raccorder au passé de Schultz.

Dès la deuxième page, la taverne du doge Loredan se met en abyme : les récits d'aventure à la Dumas, Stevenson ou Pratt se superposent et se mèlent aux rêveries, mystères et digressions des lecteurs. Les jeux de style sont agréables et pour qui apprécie la forme, c'est une merveille de construction narrative. Ongaro joue avec ses lecteurs (celui dans le livre et celui qui tient le livre) qui adorent.

Une belle découverte. Comme celle de Schultz.