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Vent, mer et stratégie

Le vent n'est pas uniforme en force et en direction. De plus, le champ de vent évolue au cours du temps. Et c'est la même chose pour les courants. Bref, la voile, c'est pas simple.

Au gré des refusantes et adonnantes, le cadre se déforme. On conseille généralement de naviguer en direction des refus, pour profiter des adonnantes une fois que l'on aura viré^[1].

Sur le schéma, le vent tourne progressivement à gauche. On peut penser que Jaune galère au début (il s'éloigne de la bouée) mais en fait, sa situation s'améliore petit à petit : il peut virer plus tôt que prévu. Bleu peut lofer au début mais il doit faire plus de chemin pour pouvoir virer.

Il faut cependant garder à l'esprit que si on ne sait pas pourquoi on va à gauche, c'est qu'il faut aller à droite. Evidemment, si l'on ne se méfie pas de cette maxime, en apparence anodine, on imagine que c'est juste une phrase qu'a sortie un jour un mauvais tacticien qui n'arrivait pas à justifier ses choix. Et bien non, car la réciproque est fausse : même à vent équivalent, les deux côtés du plan d'eau ne se valent pas.

En effet, si l'on part vers la droite, il y a un moment où il faudra repiquer vers la gauche (puisque la bouée que l'on vise est plus ou moins au milieu). Sauf que quand on file vers la gauche, on est tribord amure. Et donc prioritaire sur un voilier qui, lui, serait parti d'abord à gauche. Bref, il vaut mieux revenir priritaire.

N'est-ce pas très désavantageux pour les types de gauche ?

Oui et non, car le match race a une subtilité de plus que la régate en flotte : on y laisse marques à tribord (on contourne les bouées par leur gauche). Ainsi un type qui aborde la bouée au vent babord amure n'a qu'à abattre et envoyer son spi pour franchir la bouée. Tandis que son camarade de jeu qui arrive tribord amure à la bouée au vent doit virer avant d'abattre et envoyer son spi. C'est une manoeuvre en plus, ça fait perdre du temps. Mais surtout un voilier qui vire doit se maintenir à l'écarter d'un voilier qui ne vire pas. Là, ça se complque grave, une note à venir ne parlera que de la bouée au vent.

Enfin bref, ce qui est important de comprendre, c'est qu'arriver tribord à la bouée impose un virement, ce qui est pénalisant (et rétablit un semblant d'équilibre entre les deux côtés).

Voiliers et stratégie

Choisir un côté du plan d'eau ne doit pas faire perdre de vue qu'en match-racing, il ne s'agit pas de finir le parcours le plus vite possible. Il faut (et il suffit) de le finir plus vite que son adversaire.

Ainsi, si l'on est devant, il n'y a pas grand intérêt à tenter une option hasardeuse, il vaut mieux accompagner l'adversaire en le marquant (rester toujours entre lui et la bouée).

Inversement, si l'on est derrière, au près, il n'y a que trois façons de s'en sortir :
- aller plus vite en vitesse pure (pas simple) ;
- prendre une option radicalement différente en espérant qu'elle soit gagnante (pas simple non plus) ;
- faire une bataille de manoeuvres : enchaîner les virements de bord pour gagner du terrain, ou s'assurer du côté que l'on a choisi.

Si l'on est derrière au portant, c'est un tout petit peu différent puisque de derrière, on peut masquer son adversaire (cf. plus loin) ; on ne tentera donc une option différente que s'il est vraiment trop loin.

Voiliers et tactique

Les voiles perturbent l'écoulement du vent autour d'un bateau. Le dévent est une arme de rallentissement massif.

La taille du cône de dévent dépend de la force du vent (s'il est très faible, elle peut atteindre 10 longueurs de bateau).

Note : Il existe une position favorable sous le vent d'un voilier : les filets d'air sont détournés par l'avant de la voilure de sorte qu'en avant, un peu sous le vent, une adonnante locale se fait sentir.

Sur le schéma Bleu dispose d'un avantage : il pourra plus remonter au vent et finir devant Jaune, sur le même axe.

Ca y est, vous connaissez les règles de base, le parcours et disposez de quelques éléments^[2] pour établir votre stratégie. Etape suivante : savoir quand commence la course.