Avant la séance, il y a toujours vingt minutes de publicités et de bandes annonces. En ce moment, passe une série de spots ventant les mérites d'un fabiquant de shampooings, gels douches et déodorants. Il y a sept clips, un par jour de la semaine. Ils sont complètement idiots (exemple ici ou ) mais j'aime beaucoup.

De même que les premières secondes de la bande annonce du prochain film de Tony Scott. Ca commence par le logo du studio, puis celui du producteur, avec en voix off, quelqu'un qui dit it's a phenomenon called déjà-vu. Et là, pof, re-logo du studio, puis celui du producteur. Détail idiot, mais rigolo. Par contre ces quelques secondes positives sont à mettre en balance avec l'accumulation pyrotechnique caractéristique des productions Bruckheimer de la fin de la bande annonce, et on l'imagine d'une bonne moitié du film. Mouais, je vais attendre les critiques.

Revenons à notre boys band auquel on peut ajouter Jack Nicholson, Martin Sheen et Alec Baldwin. Le dernier film de Scorsese s'appelle donc The Departed -les infiltrés en VF- et raconte l'histoire d'un jeune flic (Leo) infiltré chez un parrain mafieux irlandais de Boston (Jack) qui lui-même a un espion dans la police (Matt).

De façon euphémistique, on peut dire que je ne suis pas fan de Leonardo. Physique très gamin et jeu tendu. Les deux dernières associations Scorses-DiCaprio ne m'avaient pas enthousiasmées[1]. Par contre, j'aime bien Matt et Mark et Jack est toujours bon. Scorsese, c'est pas le plus nul des réalisateurs. Et là, les crtitiques étaient plutôt flateuses, c'est donc après avoir avalé mes a priori que j'ai regardé Louise Monot faire l'andouille sous sa douche (samedi, c'est soirée mouuuuuuusse !). Euh, je m'égare.

La mise en scène de The Departed est vraiment très rythmé. Les scènes font rarement plus d'une minute. Ce qui donne une impression de foisonnement. Le scénario est tordu à souhait : suspens et trahisons. Scorsese filme un univers qui se délitte petit à petit en emportant tout sur son passage. On assiste à la dégringolade accélérée des personnages. Il y a du Casino[2] dans ces infiltrés : personnages schizophrènes conscients de l'inexorabilité de leur déchéance. Comme d'habitude chez Scorsese, la musique est partout, véritable décor. Elle illustre l'action et ses changements de rythme...

Une des premières scènes du film est un cours de balistique où on nous explique ce qui arrive à un crâne traversé par une balle. Les dix dernières minutes illustrent très précisément ces effets. Le film est violent sans déluge d'hémoglobine de synthèse ou utilisation massive d'explosifs. Il est surtout violent dans les idées et dans les mots.

Leo est bon. Très bon même, il a l'air moins gamin que d'hab'. Dans ce film Matt est très lisse. Peut-être un peu trop. Jack fait du Jack, c'est pour ça qu'on l'aime. Mark a un tout petit rôle, mais très drôle. Martin est très posé. Alec est énorme (au sens volumique du terme). Vera -ah oui, car il y a tout de même une fille dans ce film, elle est psy- a un drôle de visage, très fin, mais de jolis yeux.

Mise en scène envolée, acteurs épatants, scénario à suspens, The Departed, c'est vraiment très bien. A voir en VO car je crains pour la traduction des insultes bostonaises...

Notes

[1] Bon, j'ai pas vu, Gangs of New-York, mais j'ai un informateur.

[2] Un de mes films favoris.