Le dernier James Bond est sorti. Et c'est aussi le premier puisque -même s'il se situe chronologiquement après les autres (référence au 9/11)- c'est dans ce volet que James devient un 00. La traditionnelle séquence d'ouverture est ici en noir et blanc et relate les deux premiers meurtres (et oui, les 00 sont des assassins) de l'ami James. Le générique est psychédélique à souhait. Comme d'habitude.

Ensuite, c'est parti pour trois temps. Un premier classique du film d'action où James poursuit des méchants terroristes : dans un chantier, sur une grue, puis dans une ambassade, dans un musée, dans un aéroport. Au passage, il gagne une voiture -et la femme qui va avec- au poker, se brouille avec M et commande une bouteille de Bollinger. Bref on est en territoire connu.

Deuxième temps : le Casino Royale (oui, il y a un e). James est envoyé au Monténégro pour jouer une partie de poker no limit avec le grand méchant (Monsieur le chiffre, comme ils disent en VO) et une inspectrice des finances de sa majesté : Eva Green (avec qui les redressement fiscaux sont un plaisir). Là, l'action diminue, remplacée par des scènes plus intimiste, où la tension prime.

Troisième temps : James croit avoir gagné, mais évidemment il y a un retournement final (peut-être de trop), je n'en dirais pas plus.

Peu de gadgets (on ne voit même pas Q) : juste une voiture hôpital est un smartphone vraiment smart. Peu de conquètes. Une seule vodka martini (et à la questoin du barman shaked or stirred?, James donne cette incroyable réponse I don't mind), mais plusieurs cocktails (dont le vesper : three measures of Gordon's gin, one of vodka, half a measure of Lillet, shaken over ice and topped with a thin slice of lemon peel)...

Daniel Craig. Blond, aux yeux bleus. Très bleus. J'avais des doutes. Envolés. Il est vraiment très bien : charmeur froid, humour british, classe en toutes occasions. Avec cette légère sensibilité qui le rend humain (du moins jusqu'à ce que...).

Eva Green. Sur les afiches, elle est franchement pas terrible, trop maquillée. Mais dans le film, elle est superbe avec son sourire ironico-sarcastique du début à la fin. Evidemment elle craque pour 007, mais pas comme une cruche James Bond Girl. C'est une nana jolie et intelligente, qui ne manque pas de second degré. Chouette.

Pourquoi faire une préquelle alors que les canons de la série sont tous posés ? Même syndrome que Batman begins : pour se libérer d'un cadre trop serré, le plus simple c'est de repatrtir à zéro. C'avait très bien marché pour l'homme chauve souris -d'autant que l'intrigue du film était en fait un problème d'AEP[1], un problème très gref- et ça fonctionne très bien pour l'ami James : moins d'épate et plus de profondeur dans les personnages. Un épisode plus sombre qu'à l'habitude avec une vraie romance. Bref, c'est pareil qu'avant mais en légèrement différent. Et c'est très bien comme ça.

Notes

[1] Adduction en Eau Potable.